Les cloches de l’Église Saint-Germain de Paris
Saint Germain de Paris, aussi appelé Germain d’Autun, est né près d’Autun en 496. Pendant 15 ans, il est moine à Avallon, dans une petite communauté locale. Agrippin, évêque d’Autun, vient le chercher pour en faire un prêtre. Il devient abbé de Saint-Symphorien d’Autun. Mais les moines ne sont pas enchantés de leur abbé, qui donne leur pain aux pauvres…
Childebert 1er, fils de Clovis et de Sainte-Clotilde, se prend d’amitié pour lui, et l’emmène à Paris, dont il devient l’évêque en 555. Il s’illustre alors par une série de guérisons miraculeuses. Il y fonde aussi l’abbaye de Sainte-Croix-Saint-Vincent., où il est enterré en 576. L’abbaye prendra par la suite son nom et deviendra l’abbaye de Saint-Germain des Prés.
Mais quel rapport avec la famille ?
L’église paroissiale de Saint-Germain de Belvès, petit village de la Dordogne, est consacrée à Saint-Germain de Paris.
Le village est appelé Saint-Germain ou Saint-Germain de Berbiguières jusqu’à la révolution et prend son nom actuel le 5 fructidor An III (22 août 1795).
Son église paroissiale est citée dans un pouillé (registre dénombrant tous les bénéfices ecclésiastiques dans un lieu donné – paroisse, abbaye, diocèse…) du 13ème siècle ; elle est reconstruite, en style néo roman, en 1881. Elle est consacrée en 1884.
Notre arrière-grand-père Pierre dit Maurice Cadapaud (voir la généalogie ici), notaire à Beaumont-du-Perigord puis à Belvès, vient s’installer dans les années 1880 à Saint-Germain de Belvès, dans le manoir de Marcouzin. En 1889, il est élu maire du village ; il le restera jusqu’en septembre 1894.
Les cloches de la nouvelle l’église paroissiale, transférées de l’ancienne, sont en mauvais état. L’une est même cassée à la suite d’un accident. Il est donc décidé d’en faire fondre de nouvelles.
La première, la plus grosse, est commandée par le conseil de fabrique le 13 mars 1892. Elle est fondue à Saint-Émilion par Émile Vauthier, pèse 431 kg et donne la note la. Elle est livrée le 15 mai.
La seconde, plus petite, est livrée, toujours par Émile Vauthier, le 16 mai 1893. Elle est refondue à partir d’une cloche de 206 kg, et donne le do. Les deux cloches sont consacrées à Saint-Loup.
Et ces 2 cloches font partie intégrante de la famille ! En effet toutes 2 portent gravé le nom de notre arrière-grand-père Maurice, maire du village lors de leur installation.
Et la plus petite a eu pour marraine notre grand-mère, Amélie Cadapaud. Sur la cloche on peut lire l’inscription suivante :
« Pour cause d’accident sur la demande et avec les souscriptions des fidèles, j’ai été refondue sous le nom d’Amélie-Antoinette, par M. Vauthier de St-Émilion l’an de grâce 1893. Léon XIII, pape, heureusement régnant. Mgr Dabert, évêque de Périgueux. L’abbé Jules Fauré, curé. Maurice Cadapaud, maire. Mon parrain a été M. Antoine Montet, ma marraine a été Amélie Cadapaud. Sto-Lupe, ora pro nobis. »
Amélie Cadapaud a épousé Albert Mercier-Pageyral à Saint-Germain de Belvès, dans cette église, la bénédiction nuptiale leur ayant été donnée par Léon Gouzot, archevêque d’Auch, cousin d’Amélie. L’homélie qu’il a prononcée ce jour là a été imprimée : on peut la lire à la Bibliothèque Nationale de France – François Mitterrand (et dans les archives familiales !)
Ainsi, lorsque les cloches sonnent à Saint-Germain de Belvès, la voix des Mercier-Pageyral se fait toujours entendre !
4 commentaires
solange
passionnant cette histoire .Elle me rappelle un souvenir : un livre que j’ai eu entre les mains mais dont j’ai oublié titre et contenu et qui avait été offert à la marraine Grd mere Pageyral par le parrain de la cloche en souvenir de la journée
BMPageyral
Je n’avais jamais entendu parler de ce livre. Il existe peut-être encore, dans la bibliothèque de l’un d’entre nous ou celle de Jean G. (ou d’une de ses filles maintenant). Mais bon sans connaître titre et auteur, peu d’espoir de le retrouver (sauf éventuelle dédicace à Amélie!).
Yoan
Merci de ces petites histoires familiales dont je raffole.
BMPageyral
je continue !