Sacré Grand-père!
Diplômé de l’École Centrale des Arts et Manufactures, Jean dit Albert Mercier-Pageyral avait choisi comme spécialité la métallurgie.
Nous connaissons tous, dans les grandes lignes, sa carrière dans les mines.
Albert débute en 1890 à la Compagnie française des mines du Laurium (en Grèce, près du Cap Sounion) comme ingénieur divisionnaire principal . En 1897, il devient directeur d’exploitation des mines de Batère et Las Indis à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) où il a construit et mis en service un transporteur aérien sur câble de 10 km servant à la descente du minerais depuis le Canigou jusqu’à la station.

En novembre 1900, commence la partie de sa vie professionnelle que nous connaissons le mieux : directeur de la Société des Mines du Djebel Ressas, à proximité de Tunis, puis, à partir de 1918, à la Société des mines de cuivre de Naltagua au Chili. Après avoir été directeur de la mine, poste qu’il transmet à son fils Jean, il devient administrateur délégué de la société.


Ses descendants connaissent souvent moins bien un second volet de cette vie professionnelle.
Dès 1901, il explore le Djebel Guendou, près de Guelma dans la région de Constantine et en demande la concession pour la société des mines de Guelma. Albert devient administrateur de cette société en mai 1905, et en assure la direction technique. Il est nommé liquidateur de la société en 1919.
En mai 1901, il projette (à parts égales avec son beau-frère Henri Cadapaud) l’achat de la concession minière de manganèse de La Ferronière dans l’Aude. Albert doit s’occuper de l’exploitation, Henri de l’administration. La mine a été achetée le 14 juin 1901 par acte notarié retenu par maître Roché notaire à Arques. Le vendeur est une société anglaise, The Darwen and Mostyn Iron Cie, créée au Pays de Galles au début des années 1800 et qui a existé jusqu’à récemment (2016). L’exploitation de la Ferronière a été confiée par les 2 associés à un nommé Gobesu, maître mineur. On ne sait pas jusqu’à quand Albert et Henri ont été propriétaires de cette mine : elle a cessé son activité de 1904 à 1912 et a été cédée par un nommé Joseph Mognier en 1920-1921 à la Société des Mines et Engrais du Languedoc.
En 1905, pour la Société des mines du Bou-Jaber dont il est représentant à Tunis, Albert obtient le renouvellement d’un permis de recherche dans la commune mixte de Morsott (département de Constantine). Bou-Jaber est en Tunisie, près de Kalaat Senan, entre la frontière algérienne et la table de Jugurta à une quarantaine de kilomètres de Morsott.


En 1906, Albert étudie et développe le site du Djebel Djerissa en Tunisie, dont il devient ingénieur conseil. Il demande aussi une concession de mines de zinc, plomb et argent à Aïnt-Smara, près de Constantine.
En 1908, après avoir quitté la Tunisie, il est directeur de la mine de Campanario (Espagne), chargé de la mise en exploitation. La même année, il réalise les travaux préparatoires à la mise en exploitation de la mine de Saint-Sébastien d’Aigrefeuille (Gard), dont il devient aussi administrateur.
Vers 1912 ou 1913, il est administrateur de la société minière bruxelloise « La Productora y Coto San Antonio » qui exploite la mine de plomb de Linarès Las Prolongas et celle de Coto San Antonio. Il est aussi ingénieur-conseil des Mines du Bout-Thabet (Constantine)
En juin 1913, il dépose un brevet d’invention relatif à une nouvelle méthode de traitement des minerais.
En 1917, il est liquidateur de la Société minière de Cogolin dans le Var.
En 1935, il visite des mines au Maroc pour le compte de la Société Générale des Mines d’Algérie- Tunisie (aussi appelée Omnium d’Algérie-Tunisie). Il a sans doute aussi fait des visites de mines en Algérie à cette époque.
Il existe un dernier volet de sa vie professionnelle, méconnu jusqu’à présent. Lorsqu’il est à Arles-sur-Tech, Albert demande une concession pour construire une usine hydraulique de production d’électricité à Bergerac (Dordogne) sur le barrage de la Salvette (ou de la Grande Salvette). Situé un peu en aval de Bergerac, ce barrage a été construit à la fin des années 1840, pour rendre la Dordogne navigable en amont de la ville.

Les études de faisabilité sont terminées début 1900. Mais Albert abandonne le projet : un rapport du conseil général de la Dordogne publié en avril 1904 note qu’il n’y a pas donné suite » à cause sans doute du capital considérable à engager dans une telle entreprise « . Une usine sera construite sur ce barrage par EDF, mais dans les années 1960.
Il reste encore (sans doute) bien des choses à retrouver sur cette vie professionnelle bien remplie!
Mis à jour le 2 avril 2024
6 commentaires
solange
bravo Bernard tu fais des decouvrtes passionnantes
BMPageyral
merci !
Nicole
Impressionnant !
BMPageyral
Je l’ai été aussi !!
Yoan
Passionnant.
Sur entreprises-coloniales.fr il y a des documents en pdf concernants les différentes mines où Albert a travaillé.
Je ne savait pas qu’il s’appelait Jean et ensuite Albert.
Merci d’avoir fait ce site internet génial. La branche Gueydan devrait s’en inspirer.
BMPageyral
Bonjour Yoan,
Merci de tes commentaires et compliments. Cela fait plaisir, c’est beaucoup de boulot… je ne peux guère rajouter qu’un ou deux articles par an. Il faut donc revenir de temps à autre.
Tu es sans doute le premier Gueydan à passer sur ce site (à part peut-être Guillemette).
Je connais le site entreprises coloniales, et le parcours régulièrement. On a eu pas mal d’info par eux (et on leur en a donné aussi !)
Le grand père (le mien, pour toi c’est arrière-arrière grand-père) avait reçu les prénoms de Jean Marie Eugène, mais préférait se faire appeler Albert.